Cameroon: Déclaration de Reseau Des Defenseurs Des Droits Humains En Afrique Centrale sur le massacre de Ngarbuh

Cette déclaration a d’abord été publiée par Reseau Des Defenseurs Des Droits Humains En Afrique Centrale

Le Président de la République du Cameroun qui avait promis que la lumière serait faite après les massacres qui avaient eu lieu à Ngarbuh, département de Donga-Mantung dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, a effectivement mis en place une commission d’enquête qui vient de rendre publiques ses conclusions.

Le Gouvernement Camerounais reconnaît la responsabilité de certains éléments de l’armée camerounaise dans ces exactions.

Il faut relever que le 10 mars 2020, après vérifications et recoupements y compris de rigoureuses investigations sur le terrain, nous avions conclu que certains militaires camerounais étaient responsables de ces massacres. Après avoir rendu publique une déclaration qui démontrait qu’il s’agissait bel et bien de militaires qui étaient à l’origine de ces massacres et demandait la création d’une commission indépendante d’enquête, nous avons subi toutes sortes d’humiliations, de menaces de mort et, plus grave encore, nous avons été accusés d’être à la solde d’ennemis de l’extérieur qui, contre des financements, recevaient de nous des rapports mensongers, tronqués et partiaux.

Nous sommes très fier(e)s que l’histoire et la vérité nous donnent aujourdhui raison. Nous n’avons fait que notre devoir, travailler pour la justice des sans-voix.

Nous continuerons sans relâche de mener un plaidoyer afin que l’Etat de droit, le respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales, la justice et la sécurité humaine soient une norme et non une exception dans les pays de l’Afrique Centrale.

Félicitations à toutes les organisations de défense des droits de l’homme aux niveaux national, régional et international, aux journalistes, aux militants politiques, à la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés, au clergé, à la Commission des Droits de l’Homme du Barreau, aux autorités traditionnelles de ces localités du Nord-Ouest, aux médias et journalistes, qui ont, comme un seul homme, porté leurs voix contre ces massacres et ces crimes odieux.

Nous devons continuer à documenter afin de condamner avec fermeté et de façon systématique toutes formes de violations des droits humains, exactions et crimes graves des droits humains contre les populations quels qu’en soient l’origine, les auteurs et les circonstances.

La recherche des sociétés justes et paisibles pour un développement durable doit toujours être notre leitmotiv.

A toutes celles et ceux qui nous ont soutenus durant ces moments difficiles, nous réitérons nos sincères remerciements.

Qu’il nous soit permis ici de féliciter l’impartialité et l’indépendance de la Commission mise en place par le Chef de l’État sans lesquelles des conclusions aussi courageuses n’auraient pas pu être présentées. Nous lui adressons nos sincères félicitations pour la compétence et la diligence avec lesquelles elle a traité de ce dossier.

N’ABANDONNONS JAMAIS!