Depuis plusieurs mois, les rumeurs montent sur la volonté du président sénégalais de se maintenir au pouvoir alors que la loi fondamentale ne l’y autorise pas. En septembre 2022, l’interdiction d’un concert organisé par Tournons La Page sur la limitation des mandats à Dakar pour « risque de trouble à l’ordre public » a semblé confirmer ces rumeurs. Tout cela, ajouté aux pressions continues contre l’opposition et les journalistes, a placé la question de la modification constitutionnelle au cœur des débats, créant des tensions qui pourraient dégénérer vers des comme celles qu’ont connu la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Togo ou encore le Tchad lorsque leurs dirigeants ont décidé de ne pas respecter leur Constitution. Tensions qui ont résulté dans certains cas à des Coups d’États militaires, mettant un terme brutal à tout élan démocratique.
Le peuple sénégalais s’est déjà soulevé contre la volonté d’Abdoulaye Wade de se maintenir au pouvoir et a, pour cela, été un exemple pour la sous-région de démocratie et de respect des droits humains dont la liberté d’expression et de manifestation. La restriction de l’espace civique dans le pays remet en cause de manière inquiétante ces droits dans le pays et fqui, on l’a vu dans d’autres pays de la région, sont source de déstabilisation et de remise en cause du développement.
Nous, organisations signataires, appelons Macky Sall à éviter le piège du troisième mandat et à ouvrir une concertation nationale pour apaiser la situation et les esprits en s’engageant à respecter la Constitution et maintenir le Sénégal en exemple de démocratie en Afrique. La région ouest-africaine est fortement ébranlée par la montée des tensions violentes et la survenue d’une situation d’instabilité au Sénégal, en rapport avec une velléité de 3ème mandat est très préoccupante.