Mauritania: La communauté des défenseurs des droits humains choquée par l’assassinat de Soufi Ould Chein dans les locaux d’un Commissariat en Mauritanie

 

COMMUNIQUE DE PRESSE 15 février 2023 : La communauté des défenseurs des droits humains choquée par l’assassinat de Soufi Ould Chein dans les locaux d’un Commissariat en Mauritanie Le jeudi 09 février 2023, Soufi Ould Chein, Président du « Mouvement pour la Paix Sociale », répondait à une convocation de la police de son arrondissement, quand il lui fut signifié que son dossier a été transféré vers le Commissariat de police de Dar El-Naim 2 au niveau de la Moughataa de Dar-Naim. Ce qui contraint le défenseur des droits humains à suivre les agents de police à ce Commissariat à bord de sa propre voiture. Aux environs de 16 heures, il fut porté par la police de Dar El-Naim 2 à l’attention de Soufi Ould Chein qu’une plainte aurait été déposée contre lui, et c’est alors que le défenseur des droits humains fut envoyé au violon du Commissariat. Surpris par les allégations portées contre sa personne et le traitement dont il faisait l’objet, le défenseur des droits humains contacta un parent qui se rendit sans perte de temps au Commissariat afin de s’enquérir de sa situation. Après deux heures d’attente et de négociation vaine et infructueuse pour entrer en contact avec le défenseur des droits de l’homme, le parent fut prié par le Commissaire de quitter les locaux du Commissariat, en prenant soin d’y laisser son numéro de téléphone, canal par lequel la police le rappellerait au moment opportun pour rencontrer Soufi Ould Chein. Une demie heure plus tard, le parent est contacté par le Commissaire qui l’informe de ce que Soufi Ould Chein venait d’être admis à l’hôpital Cheikh Zaed. S’étant rendu à l’hôpital, le parent y trouva plutôt le corps sans vie du défenseur des droits de l’homme que le médecin de service refusa de toucher avant l’arrivée et l’autorisation du Procureur de la république. En effet, le corps du défenseur des droits de l’homme présente des traces de ligotage aux poignets et au-dessus des chevilles.
Les résultats de l’autopsie du corps, ordonnée par le Procureur de la république, a révélé des fractures cervicales et une strangulation causant un étouffement, ce qui aurait conduit au décès de Soufi Ould Chein. Les signataires du présent communiqué sont particulièrement choqués par l’assassinat de Soufi ould Chein par des agents de l’Etat dont la mission est de protéger la personne humaine. Saluons les dispositions prises par l’Etat de Mauritanie et l’engagement personnel du Chef de l’Etat pour que justice soit rendue à Soufi Ould Chein et à ses proches. En appelons à l’impartialité dans le traitement du dossier dans le respect des engagements internationaux en droits de l’homme de l’Etat de Mauritanie afin d’identifier tout autre personne impliquée de près ou de loin dans l’assassinat odieux du défenseur des droits humains, Soufi Ould Chein, y compris les instigateurs.

Encourageons l’Etat de Mauritanie à prendre des dispositions pour éviter les harcèlements, agressions et atteintes à la vie des défenseurs des droits humains par l’adoption et la mise en œuvre d’une loi nationale spécifique de protection des défenseurs des droits humains (Loi Soufi Ould Chein). En appelons au respect par les agents qui exercent des pouvoirs de police, et en particulier des pouvoirs d’arrestation ou de détention en Mauritanie, de la résolution 34/169 des Nations Unies du 17 Décembre 1979 portant Code de conduite pour les responsables de l’application des lois.