Mauritanie: Préoccupations concernant l’absence de discrimination

Ce communiqué a été publié pour la première fois par le réseau ouest-africain des droits de l’homme

MAURITANIE : D des Nations Unies aléatoire membre du Conseil des Droits de l’Homme une dizaine de personnes, dont deux Sénégalais, sur une base éjà miné par des divisions ethniques, la question de l’esclavage des temps modernes et la hiérarchie selon la couleur de peau, l’Etat détient en prison

Le 30 Janvier 2020, une dizaine de jeunes gens ayant organisé une fête à Nouakchott dans une salle de spectacle privée, sont jugés et condamnés à deux (02) ans de prison fermes, après une brève comparution devant un magistrat de la Chambre Criminelle du Tribunal de Nouakchott-Ouest.

Des témoignages concordants reçus par le Secrétariat du Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains -ROADDH-, il ressort qu’une semaine après une soirée de danse et d’exhibition de tenues de soirée, mettant en scène une partie du folklore commun à la Mauritanie et au Sénégal, les vidéos de l’évènement privé ont circulé sur les réseaux sociaux, accompagnés par une rumeur évoquant la célébration d’une union entre personnes de même sexe, suscitant des appels à la haine homophobe de la part de certains utilisateurs des réseaux sociaux.

Cette situation aurait amené les autorités judiciaires mauritanienne à ouvrir une enquête et à procéder à une vague d’arrestation, jusqu’à la date du 22 janvier 2020, de l’ensemble des personnes ayant pris part à cette fête, et aussi, du gérant de la salle de spectacle.

Le 23 janvier 2020, le Commissaire de Police, Mohamed Ould Nejib, sur la chaîne de télévision publique « Almouritaniya », réfutait l’hypothèse d’un mariage gay, déclarant qu’il s’agissait plutôt d’une fête d’anniversaire de l’un des « androgynes », et que la recette devait servir à pourvoir une caisse de solidarité, en guise de cadeau de circonstance.

Le 30 janvier 2020, la police fit fuiter par le support électronique, toutes les photographies des prévenus, telles que réalisées dans le commissariat, avec, en Arabe, la mention de chaque prénom. Au fil des séquences d’images animées, ils déclinaient leur identité et bredouillaient, manifestement sous la contrainte de l’humiliation, quelques mots d’explications et de regrets. Sur une vidéo, un agent locuteur du Hassaniya, se moque de l’un des jeunes gens, entravé des deux mains dans le dos, et le traite de délinquant.

Le même jour, huit (08) personnes dont deux (02) ressortissants sénégalais, sont condamnées à deux (02) ans de prison fermes, après une brève comparution devant un magistrat de la chambre criminelle près le tribunal de Nouakchott-Ouest et l’unique femme du groupe écope d’une condamnation d’un an de prison avec sursis pour « transgression des interdits divins », le tout en violation de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, mais également du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques de 1966 en ses articles 9 et 10.1, 14.2, 14.3b), 14.3f), 14.3g).

La décision judiciaire oblige également les non-nationaux, à l’épuisement de la peine, à quitter le territoire mauritanien contrairement aux engagements régionaux et internationaux en droits de l’homme de la Mauritanie et des dispositions de l’article 12. 1 du Pacte de 1966.

Ce faisant, l’État mauritanien viole systématiquement ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme et sape son droit d’État à siéger au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.

Au vu de ce contexte :

1. Le ROADDH demande à la Mauritanie de remettre d’urgence en liberté les personnes condamnées et privées de leur liberté sur la base d’allégations aléatoires.

2. Le Réseau insiste qu’une enquête soit diligentée sur les violations des droits des personnes arrêtées afin de situer les responsabilités au sein de la police aux fins de réparation.

Le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) a pour mission de contribuer à bâtir une Afrique de l’Ouest respectueuse des droits humains et où les défenseurs des droits humains mènent avec art et professionnalisme leurs actions de promotion et de protection des droits humains.

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