Lettre ouverte sur le traitement xénophobe, raciste et inhumain des Africains en Chine

Avec nos réseaux membres, plus de 300 organisations de la société civile (OSC) et des citoyens africains, dans une lettre ouverte au président de la Commission de l’Union Africaine, S.E. Moussa Faki, nous exhortons l’Union Africaine et les dirigeants africains à exiger une enquête complète et des mesures correctives immédiates relativement à le traitement inhumain et xénophobe des Africains vivant en Chine dans le cadre de COVID-19. Lisez la lettre ci-dessous

To: HE Moussa Faki

The Chairperson of the African Union Commission

PO Box 3243, Addis Ababa, Ethiopia

April 13, 2020

His excellence

Nous présentons nos compliments à Son Excellence. Les peuples soussignés représentent un large éventail de citoyens de l’Union africaine et comprennent des organisations de la société civile (OSC), des organisations de femmes et des mouvements féministes, des organisations de jeunesse, des associations professionnelles, des avocats, des juges, des universitaires, des hommes d’affaires, des membres du clergé, des artistes, des activistes et des journalistes.

Nous notons avec satisfaction de l’engagement de l’UA à poursuivre la transformation de l’Union africaine, qui est passée d’une union de gouvernements à une véritable union des peuples africains qui valorise la participation populaire et l’appropriation par les peuples africains.

Nous apprécions également l’engagement de l’UA à assurer l’intégration sociale, politique et économique de l’Afrique. Que le continent parle d’une seule voix dans les affaires mondiales. Nous apprécions la base et les valeurs du partenariat qui animent l’Agenda 2063 de l’UA, notamment les valeurs d’égalité, de responsabilité mutuelle, de réciprocité et de solidarité. À cet égard et compte tenu des bonnes relations que l’Union africaine et la majorité de ses États membres ont entretenues jusqu’à présent avec la Chine, nous souhaitons exprimer notre plus profonde inquiétude et condamner fermement les récents actes de discrimination, de xénophobie et de racisme à l’encontre des Africains en Chine.

We welcome the statements of the African Group of Ambassadors in Beijing and the reactions of the various African governments, as well as your good offices in this regard. It is necessary to transform these declarations into concrete actions which put an end to the horrible dehumanization of Africans in China.

His excellence,
Les autorités chinoises soumettraient les Africains de la province de Guangdong, notamment, à des tests rigoureux, à des mises en quarantaine et à des traitements inhumains. Cette discrimination et stigmatisation des Africains, qui consiste à les contraindre à une enquête épidémique et un test d’acide nucléique, une quarantaine de quatorze (14) jours même s’ils n’ont pas voyagé en dehors de leur juridiction, ne sont entrés en contact avec des personnes infectées, n’ont pas eu un contact étroit ou ne présentant pas des symptômes du COVID-19, est une violation des lois et principes internationaux des droits humains. C’est inhumain et contraire à tous les principes de dignité et d’humanité commune qui devraient idéalement guider les relations entre la Chine et l’Afrique. Le fait de ne cibler que les Africains est un acte xénophobe et raciste contraire à l’esprit du FOCAC 8.

Son Excellence, les liens économiques solides de coopération de l’Afrique
avec la Chine ne devraient pas se développer au détriment des droits humains et de la dignité humaine. Ce sont là les principes fondamentaux de notre Acte constitutif 2000.

Son Excellence, ces événements ignobles et d’autres plaintes récurrentes concernant les activités illicites des entreprises chinoises en Afrique exigent désormais que le cadre de coopération établisse des normes claires de responsabilité mutuelle. Ces normes de responsabilité doivent être formulées avec la participation active des citoyens africains. Nous pensons que sans un cadre solide de responsabilité mutuelle, le message de solidarité prêché par la Chine aux Africains sonnera faux. La participation des Africains à la définition du cadre de partenariat garantira que le partenariat Sino-africain ait un visage humain et se reflète dans la conduite des affaires chinoises en Afrique, et que notre solidarité mutuelle soit également une réalité qui se reflète dans les rues des villes et des provinces chinoises.

Son Excellence, un cadre de partenariat participatif et inclusif qui reflète les principes d’Accra, de Busan et de Mexique placera les droits humain et les droits des peuples au centre des préoccupations ; s’attaquera au déséquilibre commercial, à la dette galopante ; limitera le dumping de produits de mauvaise qualité en renforçant la surveillance des normes ; contrôlera les flux financiers illicites et les pratiques de corruption des entreprises chinoises opérant en Afrique. Ces interventions décisives sont essentielles pour préserver la dignité de l’Afrique et de ses peuples.

Son Excellence, l’Union africaine a bien fait de protester officiellement auprès de ses homologues chinois. Nous exhortons à présent vos bons offices et les dirigeants africains à exiger une enquête complète et indépendante sur les violations susmentionnées et à prendre immédiatement des mesures correctives. Nous pensons que l’esprit de solidarité et de partenariat exige au minimum que la Chine présente ses excuses et répare cette atteinte grave faite aux peuples africains. Nous pensons que la Chine comprend que nous, en tant que peuple africain, méritons le respect et l’égalité de traitement.

Nous restons à votre disposition pour répondre à toute question supplémentaire que vous pourriez avoir à Hassan Shire [email protected], phone +256772753753 ; Fatou Diagne [email protected] phone +221773335845; ou Arnold Tsunga [email protected], phone +27716405926. Nous profitons de cette occasion pour vous assurer une fois de plus, Son Excellence, de notre plus haute considération.

LISEZ LA LETTRE COMPLÈTE ICI